TOUT D’ABORD…

Salut tout le monde, 

Pendant qu’outre-Atlantique, Apple censure une appli qui recense les abus de l’ICE (la très aimable police de l’immigration américaine), que Starlink fait cramer un ou deux satellites par jour dans l’atmosphère et qu’Elon Musk annonce vouloir lancer « Grokipedia »… on se dit que finalement, ça pourrait être (bien) pire chez nous. En attendant de découvrir notre nouveau nouveau Premier ministre, voici quelques succulentes news à picorer pour ne pas (trop) perdre la boule. Allez, c’est parti !

1. Alors, bulle ou pas bulle ? Depuis quelques mois, des voix ont commencé à se lever ici et là pour nous alerter de la formation d’une bulle spéculative autour de l’IA générative. Certains, très enthousiastes (et probablement soucieux de vouloir rassurer leurs investisseurs), n’ont pas hésité pas à soutenir la théorie du « too big to fail », comme quoi cette bulle ne pourrait pas éclater de sitôt – bah oui, elle est tout simplement trop énorme ! D’autres, moins confiants, nous expliquent désormais que le risque est bien réel, surtout que l’IA a déjà avalé 1 200 milliards d'investissements directs, soit l'équivalent de la capacité d'investissement de l'ensemble de l’UE sur une année – quand même. Pourtant, même si les banques (la Deutsche Bank et la Bank of England en tête) confirment leur inquiétude de voir le monde plonger dans un krach digne de 2000 suivi d’une bonne grosse récession, ça n’a pas l’air de vraiment tracasser les premiers concernés (responsables ?), à savoir les grands patrons du secteur. En effet, ces derniers préfèrent s’émerveiller des « bénéfices gigantesques de l’IA » quand ils n’appréhendent pas le sujet de façon désinvolte en balançant des gros chiffres au pif, ou se gargarisent d’une « implosion spectaculaire » prévue pour bientôt. Mieux, ils sont complètement dans le déni, comme Fidji Simo (Open AI) qui explique que non, « ce n’est pas une bulle » mais… « une révolution ». Évidemment ! Bon, révolution ou pas, il va probablement falloir se préparer à quelques secousses…

2. Ça y est, c’est bon : Il semblerait que plus personne ne semble s’accommoder avec le fait de passer 8h par jour sur son téléphone. Après le comeback analogue des stylos en classe, des montres à aiguilles, le offline club, et la vague pro-déconnexion sur TikTok (euh ?), c’est au tour du politique de s’emparer de notre consommation délirante d’écrans. D’abord, par voie légale, avec la volonté du Danemark d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, via le discours glaçant de la Première ministre Mette Frederiksen rappelant que « 60 % des garçons âgés de 11 à 19 ans ne voient pas un seul de leurs amis physiquement pendant leur temps libre au cours d’une semaine ». Ensuite au Japon, où la ville de Toyoake vient d’introduire une mesure limitant l'utilisation des smartphones à deux heures par jour pour ses 69 000 habitants, une histoire de volonté politique et de temps retrouvé, racontée par The Guardian. Et enfin, même les politiques s’y mettent : à l’opposé de Zohran Mamdani et d’AOC, la (jeune) démocrate Carleigh Beriont a décidé de mener une campagne à l’ancienne pour le Congrès sans aucun réseau social, car selon elle, « la démocratie fonctionne mieux hors ligne ». Boom ! Elle écume donc les bibliothèques, les cantines scolaires et les sous-sols d’églises, pour voir s’il est encore possible de gagner une élection sans Insta ni TikTok (ce qu’on devrait savoir très vite, donc)… Allez, d’ici là : tous offline !

3. Alors que Zucky se met à distribuer des bagues en or (parce que toujours plus), c’est un autre bijou que vous avez forcément vu passer avec l’arrivée tonitruante de Friend, un petit collier dopé à l’IA censé remplacer tous vos amis. Et pour cause : Friend a dépensé 1 million de dollars pour placarder plus de 10 000 affiches dans le métro de New York avec des slogans tels que « Je bingerai toute la série avec toi » ou « Je ne laisserai jamais une assiette sale dans l’évier » (comprendre, à l’opposé des humains, qui eux, sont faillibles). Vous avez peut-être également vu les réactions outrées des New-Yorkais, qui, depuis des jours lacèrent les pubs et les couvrent de graffitis anti-IA… Exactement comme prévu. Car ce que nous raconte The Atlantic dans un twist inattendu, c’est que c’était justement tout le plan d’Avi Schiffmann, officiellement fondateur de la start-up la plus détestée au monde. Car Avi, tout juste âgé de 22 ans, avait tout préparé : un peu comme la stratégie du « golden boy Lyonnais » Frédéric Merlin avec l’arrivée de Shein en France, son objectif, dès le départ, était de pousser les gens à bout avec des annonces insoutenables. Dès le design même de ses pubs, blanches, épurées, il comptait sur les gens révoltés pour les vandaliser et…en assurer la promotion eux-mêmes. En attendant, son pendentif, qu’il avait d’abord pensé comme une « maman portable », et malgré 1,8 million de dollars levés, n’aurait été vendu qu’à… 3000 exemplaires ! Au moins, il a réussi à faire parler de lui. C’est déjà ça.

Petit reminder (pour celles et ceux qui ne sont pas au courant) : on vous attend pour notre fiesta d’automne pour la sortie du nouveau numéro de Climax (le petit frère version magazine print de Tech Trash). Ça se passe à la Bellevilloise le 22 octobre prochain à 19h30. Pour prendre votre place, c’est par ici. On a hâte de vous voir <3.

LA BULLSHIT-QUOTE DU JOUR

« Les entrepreneurs sont les professionnels du réel. Ils sont la solution à nos problèmes. Parce qu’ils ont le bon équilibre : le grain de folie dans la tête et le tableau Excel vissé au front. »

He is back. Vous pensiez qu’il avait disparu des radars ? Détrompez-vous ! Au contraire, le directeur de Bpifrance Nicolas Dufourcq était là, tapi dans l’ombre et prêt à surgir au bon moment pour dégainer une flopée de punchlines bien huilées sur l’importance de l’entrepreneuriat (« LA solution aux problèmes de la France »). Ou, mieux encore, une tirade anti-Zucman – à croire que l’économiste de gauche est devenu son sparring-partner préféré, vu qu’il profite de chacune de ses interventions télé pour lui asséner une ou deux pichenettes bien saignantes. 

Et quand il n’est pas en train de torpiller cette « taxe absurde » (« autant passer directement au communiste » – bien sûr), Nico s’en retourne à ses premiers amours : les métaphores guerrières. Après nous avoir expliqué que les entrepreneurs étaient des « bêtes sauvages » et la BPI « une cavalerie pilotée par la vitesse », voici qu’il n’hésite pas à épiloguer sur le récent rapprochement entre le champion français de l’IA Mistral et le géant des semi-conducteurs néerlandais ASML, avec une très jolie comparaison historique : « L'alliance de Mistral et ASML, c’est notre bataille de Bir Hakeim ». Paf ! Pour les fins connaisseurs, bien sûr.

ET POUR FINIR… LE BON PLAN (SPONSO) DE LA SEMAINE

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⚠️ Attention : investir comporte des risques, comme la perte de capital. Engagez seulement ce que vous pouvez vous permettre de perdre !

Allez, bisous !

Merci d'avoir perdu 5 min.

Tech Trash est de retour tous les jeudis !

(On espère que vous êtes contents).

Allez hop, on partage (sur LinkedIn) #ByebyeTwitter #BisousElon

Bonus : La vraie raison derrière l’obsession de Peter Thiel pour l’Antéchrist – On va bientôt pouvoir connaitre le salaire de tous nos collègues – Deloitte pond un rapport au gouvernement australien facturé 290K… sauf qu’il est bourré d’hallucinations IA – Sur Facebook, c’est la grande foire aux deepfakes politiques – En Chine les deepfakes de morts cartonnent – Et la fille de Robin Williams supplie les gens d’arrêter de lui envoyer des vidéos IA de son père décédé – C’est déjà la fin de l’avion vert – Le CEO d’une biotech aurait tué son compétiteur – Le Trump phone n’est jamais arrivé – La nouvelle croisade de l’extrême droite contre « Wokepedia » – AOC s’attaque aux algos – Microsoft veut visiblement nous faire jeter nos ordis – Et Facebook veut devenir le nouveau TikTok – Face à Pierre-Édouard Stérin, le silence de la French Tech – La suite… la semaine prochaine !

Nota Bene : si jamais vous recevez ce mail alors que vous vous étiez déjà désincrit·e il y a quelque temps, si vous le recevez en double, si vous avez l’impression de ne plus recevoir Tech Trash, ou encore que votre newsletter favorite arrive désormais dans les spams, n’hésitez pas : écrivez-nous à hello@techtrash.fr. On répond à tout le monde (même si ça peut mettre quelques jours), requêtes, questions, mots d’amour… promis 😘