Vers les étoiles

Le mot de l'année – Minority Report en vrai – les délires des géants de l'IA – des apéricubes et plein d'autres news croustis pour bien finir la semaine…

Tech Trash
5 min ⋅ 05/12/2025

TOUT D’ABORD…

Salut tout le monde, 

On espère que vous ne craignez pas trop le froid. Pas celui qui pique les joues, non : celui qui scanne vos visages dans la rue. Ou celui qui consiste à tenter de rendre les crimes de guerre… « constitutionnels » (coucou Palantir). Bref, l’hiver arrive, mais on a quand même quelques (fausses ?) bonnes nouvelles pour se réchauffer. C’est parti !

1/ Happy birthday ! Alors que ChatGPT fête ses trois ans (et 800 millions d’utilisateurs, quand même) et que Sam Altman est officiellement en panique par les avancées de ses concurrents, OpenAI se dirigerait désormais littéralement vers les étoiles pour… créer des fusées et construire des data centers dans l’espace (tout comme Google, dont le CEO Sundar Pichai a très sérieusement affirmé qu’il en ferait de même prochainement). Des investissements toujours plus délirants qui ont conduit le PDG d’Anthropic de son côté à déclarer, en parlant de ses petits camarades : « I think there are some players who are YOLO-ing » (comprendre : « là, vraiment les copains, ça va trop loin ! »). Et pour celles et ceux qui ont gardé les pieds sur terre, deux projets à suivre. D’abord Awful AI : un répertoire exhaustif du pire de l’IA qui va de Levi’s qui utilise des mannequins générés par IA pour accroître la « diversité » dans ses campagnes (plutôt que de faire appel à de vraies personnes, du coup), en passant par l’absurde « Immigration OS » de Palantir. Et pour les autres, il reste Slop Invader, un outil créé par l’artiste australienne Tega Brain qui filtre vos recherches en ligne pour n'inclure que les résultats antérieurs au 30 novembre 2022, acte de naissance de ChatGPT. Autrement dit, Internet enfin exempt de slop (est-ce vraiment possible ?). Sur ce, joyeux anniv !

2/ Vous vous rappelez sûrement de Tom Cruise dans le rôle de John Anderton, officier de police de l’unité Precrime qui cavale dans les rues d’un Washington rétro-futuriste version 2054 pour échapper à ses collègues, vu qu’il vient de se faire prendre à son propre piège et n’a désormais d’autre solution que de prouver qu’il ne commettra pas ce meurtre dont il est pourtant (déjà) accusé. Tiré d’une nouvelle de Philip K. Dick (1954), l’incroyable scénario de Minority Report a nourri d’innombrables fantasmes qui ont fait les choux gras de projets de surveillance prédictive (ici ou ici). À mi-chemin entre la SF et le film d’anticipation horrifique, il y a désormais le projet (bien réel) de Securus Technologies. Comme nous le raconte un passionnant article du MIT Tech Review, cette entreprise américaine basée à Dallas et fondée en 1986, s’est spécialisée avec le temps dans les écoutes téléphoniques de détenus, afin (vous l’aurez compris), de nourrir à moindres frais une IA qui pourrait ainsi apprendre à « détecter et comprendre quand des crimes sont envisagés ou planifiés ». Le tout évidemment sans que les personnes incarcérées aient le choix (ce qu’on appelle du « consentement coercitif »). Depuis le temps, Securus a déjà « analysé » des millions d’appels privés mais également des échanges entre détenus et avocats (ce qui est totalement illégal). Cerise sur un gâteau de plus en plus écœurant : Securus pousse la FCC (le régulateur américain des télécoms) à faire prendre en charge ses frais techniques d’enregistrement par… les détenus eux-mêmes ! Sale histoire. 

3/ Ça vous arrive d’être un poil… enragés ? Attendez de voir : dans la nuit de lundi, Donald Trump a posté pas moins de 160 messages sur son réseau social Truth, à raison de plus d’un post par minute, une « rant » surprenante (même venant de lui) dans laquelle le Président américain a affirmé tout un tas d’inepties, notamment que les décrets présidentiels de Joe Biden étaient en réalité signés par Michelle Obama, que Biden avait organisé l’import de drogues sur le territoire américain, que le Canada était impliqué dans la « fraude électorale » de 2020, que le gouverneur californien Gavin Newson avait créé une fausse ONG pour voler l’argent des victimes des incendies, que 250 millions de dollars avaient été détournés par des réseaux terroristes somaliens, que Barack Obama mériterait d’être jugé devant un tribunal militaire pour « trahison », qu’Elon Musk avait « sauvé » les élections de 2024 via des adresses IP serbes, etc, etc. Des posts, parfois doublés de manière totalement erratique qui viennent couronner l’ère du « rage-bait » (le mot de l’année 2025 selon Oxford), à savoir une ère où tout est fait pour nous mettre hors de nous. Il y a quelques semaines, une enquête dévoilait les coulisses d’une ferme à rage-bait, générant de fausses vidéos racistes affirmant par exemple que les logements sociaux ne seraient accessibles qu’aux musulmans. Et les consignes de cette ferme à colère sont simples : cibler les « personnes âgées… car ce sont elles qui n'aiment pas les immigrants ». Une tendance enragée pas prête de s’arrêter puisque désormais, même les marques s’y mettent. Sérieusement ?

4/ Vous faites quoi ce mardi 9 décembre à 16h ? Nous, on sera à GenerationAI, la conf qui vous dit tout sur l’IA (ou presque) avec des dizaines de talks, discussions, tables-rondes, etc. Et si on vient, ce n’est pas pour brosser l’IA dans le sens du poil, au contraire ! L’idée est de vous parler de ses plus grosses foirades (et pourquoi ça dérape régulièrement, quand même), tout ça avec la présence de quelques invités forts sympathiques (dont Irénée Régnauld et Mathilde Saliou). Attention, il reste quelques places gratuites pour les lectrices et lecteurs de Tech Trash les plus vifs (avec le code “techtrashvip”) ! On vous attend (et on aura même quelques exemplaires de Climax à offrir).


LA BULLSHIT-QUOTE DU JOUR

« Nous avons lancé Apéri+, la première plateforme de streaming 100% IA, inspirée par la diversité des saveurs Apéricube ».

Vous aimez l’IA ? Vous aimez les apéricubes ? Vous savez, ces petits fromages fondus et carrés qui ressemblent peu ou prou à de la Vache qui rit mais avec plein de saveurs qui ont toutes le même goût… Bonne nouvelle : vous allez vous régaler (dans tous les sens du terme). En effet, la marque d’amuse-gueules a décidé d’investir un domaine pour le moins surprenant : celui de l’IA. Ça s’appelle Apéri+ et c’est LE nouveau grand challenge d’une enseigne qui « réinvente l’apéritif » depuis 65 ans. Bon, on a encore un peu de mal à comprendre comment du fromage fondu peut nous pousser à regarder telle ou telle vidéo, mais la directrice marketing du groupe a (évidemment) la réponse à nos interrogations : « en partant d’insights consommateurs forts et les croisant avec une excellente compréhension des enjeux et du territoire de marque d’Apéricube, ils créent des concepts puissants. Toujours avec l’envie d’innover, de surprendre et d’être intégré dans la culture populaire, des valeurs chères à Apéricube. » Paf !

Et si jamais vous n’avez toujours pas bien saisi la pertinence de cette collab’ « cheese & AI », sachez que l’idée est avant tout de « décupler la créativité » : « l’IA permet de produire à coût maîtrisé cette idée de détournement des genres cinématographiques, que l’agence n’aurait certainement jamais osé nous présenter, car trop coûteuse à réaliser. ». Mais attention : fromage ou pas, il faut des garde-fous ! « Nous avons volontairement cadré l’usage de l’IA… La règle était simple : si ce n’est pas convivial, accessible et léger, ce n’est pas Apéricube. Ce cadre créatif, très clair, nous amène à utiliser l’IA en toute transparence : Apéri+ est une production 100 % IA, assumée. » Nous voilà rassurés !


ET POUR FINIR… LE BON PLAN (SPONSO) DE LA SEMAINE

Vous cherchez un placement solide ? Optez pour du mobilier.

Dans un contexte où les marchés ressemblent davantage à une montagne russe qu’à une boussole fiable, il reste une valeur étonnamment stable : les meubles

Avec Enky, vous pouvez investir dans du mobilier circulaire loué à des entreprises, des restaurants, des hôtels ou des espaces de coworking. Autrement dit : des actifs physiques, qui vivent, s’usent, se renouvellent… et génèrent pour vous un rendement brut pouvant grimper jusqu’à 9 % par an.

L’intérêt ? Un placement concret, qui diversifie votre portefeuille tout en offrant des revenus passifs. Mieux : Enky offre 100 € de crédit aux abonné·es Tech Trash pour commencer à investir, et ça se passe juste ici avec notre code promo.

⚠️ Comme toujours : investir comporte des risques, dont la perte de capital. N’investissez que ce que vous êtes prêt·e à perdre.



Allez, bisous !Allez, bisous !

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(On espère que vous êtes contents).

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Bonus : Vous avez besoin d’une excellente idée de cadeau de Noël ? – Alors les consultants, ça va pas fort ? -  Comme on vous disait, le MET Gala de l’année vous est offert par les Bezos (et Anna Wintour est ravie) - Le bitcoin est en chute libre - Et la pub débarque sur ChatGPT - Grok se dit prêt à tuer tous les juifs de la planète pour sauver Elon Musk - Spotify (dont le Wrapped cartonne) est dans la tourmente pour avoir diffusé des pubs pour ICE (alors que ces mêmes pubs tournent à plein régime… chez Meta et Google) - Le premier style musical à être concurrencé par l’IA ne devrait pas trop vous déranger – La nostalgie des années 2010 a commencé – Le grand gagnant des articles les plus lus sur Wikipedia est… Charlie Kirk – La Corée du Sud a tenté d’équiper ses étudiants avec des manuels scolaires générés par IA et (mégasurprise), le flop est intersidéral - Et enfin, pensée émue pour les employés d’Insta - La suite… dans quelques jours !


Nota Bene : si jamais vous recevez ce mail alors que vous vous étiez déjà désincrit·e il y a quelque temps, si vous le recevez en double, si vous avez l’impression de ne plus recevoir Tech Trash, ou encore que votre newsletter favorite arrive désormais dans les spams, n’hésitez pas : écrivez-nous à hello@techtrash.fr. On répond à tout le monde (même si ça peut mettre quelques jours), requêtes, questions, mots d’amour… promis 😘

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