Slop, rage bait ou parasocial ? - Taylor ou Sabrina ? - AGI ou ASI ? – et plein d'autres questions et infos croustis pour bien finir l'année…
TOUT D’ABORD…
Salut tout le monde,
Avant de vous souhaiter une excellente fin d’année, on aimerait commencer par une cérémonie bien plus excitante que les Oscars, qui vous permet de voter pour les pires personnalités de la tech… Ça vous dit ? C’est parti !
1/ Si les avis sur le mot de l’année 2025 divergent (« slop » pour certains, « rage bait » ou « vibe coding » pour d’autres), notre cœur penche plutôt du côté du Cambridge Dictionary qui a, de son côté, opté pour le très original « parasocial ». Selon l’institution anglaise, le terme, qui date des années 1950 et qui décrit le lien (à sens unique) entre un public et une figure médiatique, résume parfaitement notre époque, que ce soit pour les relations parfois absurdes que certains fans entretiennent avec leur idole (qui n’est parfois rien de plus qu’un influenceur en burnout), mais aussi et surtout pour celles et ceux d’entre nous qui ont commencé à développer un véritable attachement émotionnel à des agents conversationnels (ne rigolez pas, c’est très sérieux). Selon le dictionnaire, ce mot académique devenu mainstream est le parfait miroir d’une époque où le concept de « relation » est devenu majoritairement transactionnel et rarement réciproque. En témoigne le succès indécent d’Onlyfans bien sûr, qui se targue d’être l’entreprise qui paie le mieux ses employés dans le monde et qui est désormais challengée par des concurrents… à base d’IA. Évidemment, tout ça va surtout dans le sens de « l’économie de la solitude » (la terrible « loneliness doom loop »). Et c’est pas jojo.
2/ Dans la lignée de notre rapport un brin limite aux célébrités, l’autre phénomène des derniers jours est assez cocasse. Il s’agit d’une arnaque à grande échelle basée sur une flopée d’IA se faisant passer pour Taylor Swift, Sabrina Carpenter ou encore Billie Eilish. Selon un rapport de Spikerz, des escrocs ont siphonné 5,3 milliards de dollars à des fans en l’espace d’un an, en usurpant l’identité de leurs stars favorites, tout ça grâce à du contenu généré par IA et des comptes de célébrités clonées, sur des plateformes que vous connaissez bien pour les utiliser quotidiennement (Instagram, TikTok et X en tête). Et nos arnaqueurs de talent ont mis les petits plats dans les grands : faux tickets, faux merch, faux « meet-and-greet », fausses préventes, cryptos scams… Bref, tout y passe ! Si Sabrina Carpenter et surtout Taylor Swift arrivent en tête des personnalités « copiées », il y a également (et en bonne place) des artistes comme Eilish, BTS, Adele ou encore Drake, très probablement parce que les fans de ces artistes sont ultra-engagés, ultra-loyaux et donc ultra-ciblables. Qui a dit parasociaux ?
3/ Vous le savez : l’autre mot de l’année, c’est bien évidemment AGI (Artificial General Intelligence), qu’on a entendu dans toutes les bouches (ou presque). Récemment, c’est d’ailleurs surtout pour nous expliquer que l’expression est désuète et qu’il faut impérativement la remplacer au plus vite, notamment par ASI (Artificial Super Intelligence) : si l’AGI est généralement définie comme une IA équivalente à l'intelligence humaine, l’ASI est une IA qui dépasse notre intelligence dans pratiquement tous les domaines. Cette nuance non négligeable gommerait la problématique anthropomorphique de l’AGI, désormais dénoncée par les grands patrons du secteur, qui s’en donnent à cœur joie pour balayer d’un revers de manche la méchante « IA générale ». En effet : Satya Nadella (Microsoft) explique que nous allons « un peu vite en besogne », Sam Altman (OpenAI) trouve le mot « pas très utile » et Dario Amodei (Amazon) parle d’un « terme marketing ». Bon, il semblerait surtout que nos petits potes protègent leurs arrières : s’il était plutôt chic de développer une AGI il y a quelque temps tout en la critiquant à la marge (ça pouvait même attirer des investisseurs supplémentaires), aujourd’hui, le danger est pris très au sérieux et il vaut mieux faire évoluer son storytelling. On assiste donc à un festival de rebranding (et une flopée de nouveaux acronymes) : Meta parle désormais de « personal superintelligence » (PSI), Amazon de « useful general intelligence » (UGI), et Anthropic de « powerful AI » (PI). Mention spéciale à Microsoft avec sa « humanist superintelligence » (HSI), que l’entreprise a dévoilé sur un superbe site qui présente sa « approachable intelligence », soit une « responsible AI to empower humanity ». Mouais.
L’INNOVATION INUTILE DE LA SEMAINE
Vous vous sentez un peu seul en cette fin d’année ? Vous aimeriez être accompagné, mais idéalement par un partenaire ni trop bruyant ni trop encombrant ? Dites bonjour à Mirumi, LA star du dernier CES, une petite peluche animée fraîchement sortie de l’usine et disponible à être livrée chez vous en avril prochain. Après Moflin, le robot-compagnon tout doux de Casio, voici donc un petit être poilu qui s’accroche à votre sac et scrute le monde à travers de grands yeux vitreux et synthétiques – et apparemment, pas besoin de beaucoup plus pour faire craquer les centaines de participants à sa campagne de financement !
Et si vous vous demandez encore à quoi sert ce petit animal velu : à rien. Tout simplement. Et Yukai Engineering ne s’en cache même pas, l’idée est uniquement « d’illuminer votre cœur » avec ses petits mouvements de têtes impromptus, pour provoquer « un moment de joie inattendue, tout comme lorsqu'un bébé humain dans un train bondé vous regarde soudainement. ». Bien sûr.
AU MOINS UN TRUC INTÉRESSANT…
Après leur spectaculaire travail de recherche (oui, oui, vraiment) sur le « forcing » de l’IA, les chercheurs Nolwenn Maudet, Anaëlle Beignon et Thomas Thibault rempilent avec une tribune dans Le Monde sur les fonctionnalités d’IA poussées à toute berzingue par les plateformes, un peu à la manière d’un commercial zélé qui nous relancerait tous les jours pour acheter sa formation CPF. Et les exemples sont nombreux : sur Whatsapp, où l’IA de Meta est présente par défaut comme un contact avec qui avoir une conversation, ou encore Strava, où des utilisateurs ont découvert avec effroi que l’appli avait commencé à utiliser l'IA pour commenter leurs activités et qu’ils n'avaient aucun moyen de la désactiver.
Or cette IA « forcée » a un coût : aux États-Unis, des habitants voient déjà leur facture d’électricité exploser à cause de la consommation électrique des data centers implantés dans leur État, tandis que des résidents voisins d’un des plus gros data centers de Meta ne peuvent quant à eux carrément plus boire l’eau de leur robinet. Bref, de la vente forcée qui nous coûte quand même sacrément cher.
ET POUR FINIR… LE BON PLAN (SPONSO) DE LA SEMAINE
Entre bulle de l’IA et marchés financiers en apnée, il existe une option simple, tangible et étonnamment solide : le mobilier. Avec Enky, vous investissez dans du mobilier circulaire loué à des entreprises, hôtels, restaurants ou espaces de coworking. Des actifs réels, utiles, qui travaillent pour vous et peuvent générer jusqu’à 9 % de rendement brut par an.
Bref, un placement concret, des revenus passifs, et un impact positif.
Bonus : Enky offre 100 € de crédit aux abonné·es Tech Trash pour démarrer avec notre code promo juste ici !
Comme toujours : investir comporte des risques, dont la perte de capital. N’investissez que ce que vous êtes prêt·e à perdre.
Allez, bisous !
Retrouvez Tech Trash dans vos boîtes mail tous les jeudis (et parfois le dimanche) !
(On espère que vous êtes contents).
Et excellente fin d’année à toutes et tous ❤️🔥
Allez hop, on partage (sur LinkedIn) #ByebyeTwitter #BisousElon
Bonus : Wall Street parie sur ce qui va faire exploser la bulle – Dans les coulisses de l’école d'Elon Musk – Finalement, Intermarché aime bien l’IA – Les libraires en ont marre qu’on leur réclame des livres générés par IA qui n’existent pas – Alors, Times New Roman ou Calibri ? Selon certains, il faut choisir – Déjà la fin du cauchemar Prospera ? – Les gens utilisent l’IA pour trafiquer leurs photos de livraison et se faire rembourser leur commande – Donald Trump annonce la création d’une « US tech force » (qui va, en gros, remplacer les gens virés par le DOGE) – L’IA ne sait pas gérer des distributeurs automatiques – Après l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans, bientôt l’interdiction des VPN ? – Réjouissez-vous, 2026 sera l’année des smart lunettes ! – Jacob Elordi préfère les coups de soleil à l’IA – Tandis que Grindr devient « AI first » – Que se passe-t-il quand des profs accusent à tort des élèves d’utiliser l’IA ? – Deepfake ou vraie personne ? Autant ne faire confiance à personne… – La suite… l’année prochaine !
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