TOUT D’ABORD…

Salut tout le monde, 

Alors, votre semaine s’est bien passée ? Probablement mieux que celle de cette mariée dont la cérémonie a été annulée (mais pas la détermination). Et si jamais vous êtes en petite forme, évitez les vidéos (générées par IA) de raids ICE ou de femmes étranglées, du pur feel bad content… Allez, rangez vos émotions, sortez le pop-corn : voici notre sélection de news de la semaine. C’est parti !

1/ Si vous savez lire l’heure sur un cadran de montre, félicitations : vous êtes de facto plus performant qu’une IA. Car aussi étrange que cela puisse paraître (au vu de leurs avancées spectaculaires), il semblerait que les MLLM (à savoir, les multimodal large language models) ne savent toujours pas lire l’heure (sur une montre analogique, entendons-nous bien)… Et cela soulève une question vertigineuse : pourquoi ? Est-ce la faute aux aiguilles longues ? Aux courtes ? À l’angle des aiguilles par rapport aux chiffres ? Pour essayer de percer le mystère, une équipe de scientifiques de l’Université Politécnica de Madrid a constitué un vaste ensemble d'images d'horloges analogiques, avec plus de 43 000 scénarios d’heures, pour en conclure qu’aucun des MLLM testés ne parvenait à donner l'heure avec précision. Pire, lorsque les horloges sont déformées façon Dalí, ou que les aiguilles ont le malheur d’avoir des flèches à leurs extrémités, les modèles perdent totalement le fil. Selon les chercheurs, si les MLLM galèrent, ce serait principalement parce qu’ils peinent à déterminer l'orientation spatiale des aiguilles, et que cette difficulté s’accroît lorsque celles-ci ont une apparence unique, à laquelle le modèle n'a pas encore été largement exposé. Résultat : l’IA ne sait toujours pas lire l’heure, tout comme, d’ailleurs, elle ne parvient pas à trier les mails.

2/ Alors que le trafic en ligne se résume désormais à une armée de bots qui regardent du slop, le New Yorker nous apprend que le nouveau chic consiste à : ne pas avoir de followers. Eh oui : aujourd’hui, le vrai prestige (snobisme ?), serait donc de cultiver volontairement une base de followers ostentatoirement minimale, voire inexistante, comme une manière de dire qu’on est « au-dessus de ça ». Car à l’heure où toute grande audience est indissociable de la recherche désespérée de monétisation, refuser ce jeu est devenu une forme de luxe discret : exister, sans devoir performer sur les réseaux. En témoigne la hype du « offline boyfriend » (à savoir l’anti-thèse du photographe Instagram) ou encore du ratio négatif (suivre plus de comptes qu’on a de followers). Bref, tout un tas de petites astuces pour afficher une forme de désinvolture face à l’économie de l’attention. Pas mal, non ?

3/ Si, en France, on s'étripe encore et toujours sur la question « les journalistes sont-ils trop de gauche ? » (avec des sons de cloche très divers selon les chapelles – ici et ici), aux États-Unis, Reuters met le clou dans le cercueil des médias progressistes avec une enquête passionnante. S'appuyant sur des milliers de publications (podcasts, vidéos, posts sur les réseaux sociaux), l’agence de presse anglaise a analysé comment, dans l’Amérique version Trump II, les influenceurs pro-MAGA sont devenus les nouveaux médias mainstream. Et même Fox News est (presque) reléguée aux oubliettes : désormais, ce sont des créateurs d’extrême droite qui squattent les points presse officiels, relayés par la Maison-Blanche elle-même. Laura Loomer, par exemple, se vante même de « créer l’actualité » après avoir fait virer des responsables de la sécurité nationale. L’enquête révèle également qu’en plus d’être influents, ces créateurs de contenus sont grassement rémunérés : d’énormes deals (de plusieurs centaines de milliers de dollars par contrat) ont été confirmés en échange de « services de conseil » ou de publications promotionnelles. Ajoutez à ça des algorithmes clairement orientés à droite sur X, une modération des contenus contestable chez Meta (ce que la plateforme le réfute) et des parachutages qui vont dans le sens du vent (Bari Weiss chez CBS) et vous obtenez un écosystème médiatique de plus en plus en phase avec la pensée conservatrice et anti-woke de Donald Senior. De gauche les médias, vous disiez ? 

LA BULLSHIT-QUOTE DU JOUR

« Le meilleur enseignant que j’ai eu, c’est ChatGPT »

Parmi les nombreux experts s'exprimant publiquement sur l’IA, il y a ceux qui essaient d’aborder un sujet aussi complexe avec nuance et précision. Et puis il y a ceux qui n’y vont pas avec le dos de la cuillère et mettent les pieds dans le plat à chaque prise de parole, n’hésitant pas à user (et abuser) d’injonctions caricaturales et de métaphores bien grasses, histoire, peut-être, de réveiller nos esprits un peu trop ramollis (voire complètement éteints par le combo fatal des réseaux sociaux et de l’IA, justement…). Vous vous en doutez : Laurent Alexandre fait partie de la 2e catégorie. En effet, l’urologue (devenu futurologue) profite de chacune de ses interventions (ici ou ici) pour balancer des flopées de punchlines musclées à faire passer Sam Altman pour un malthusien de l’IA, un peu comme dans cette interview où, en grande forme, il n’hésite pas à dézinguer tout ce qui bouge, du moment que ce n’est pas un agent conversationnel. 

Multipliant les annonces grandiloquentes et prophétiques (à l’image de son récent ouvrage « ChatGPT va nous rendre immortels »), Lolo nous explique que « la classe politique est décourageante », probablement parce qu’il y a encore parmi les ministres « quelques technophobes qui n’ont pas ChatGPT ». L’école et l’université, évidemment, ne s’en sortent pas beaucoup mieux : selon lui, elles doivent se réinventer d’urgence ou mourir (le propos de son ouvrage coécrit avec Olivier Babeau – autre grand punchliner). Et pourtant, ce n’est pas comme si le fait d’apprendre avec une IA, ça réussissait à tout le monde… Et, pour Lolo, de conclure en nous expliquant qu’une « deuxième révolution » est sur le point de nous rouler dessus… Tadaaaaaaa : faites place aux « robots humanoïdes ultra-intelligents ». Boom ! (Ou pas). 

ET POUR FINIR… LE BON PLAN (SPONSO) DE LA SEMAINE

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⚠️ Avertissement : les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi !

Allez, bisous !

Merci d'avoir perdu 5 min.

Tech Trash est de retour tous les jeudis !

(On espère que vous êtes contents).

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Bonus : Des nouvelles de la bulle :  Softbank liquide ses actions Nvidia - Et Bill Gates n’est pas rassuré - Le Danemark bannit les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans - Une marque de skincare pour enfants, ça vous dit ? - La lune serait-elle à l’envers ? – Apple lance une chaussette pour iPhone à 229 dollars – Sinon, vous avez également l’option poids lourd - Tandis que Pornhub lance sa version de TikTok – Zuckerberg dans la panade avec ses voisins - Des petits problèmes de tréso en cette fin d’année ? Dites bonjour aux Thiel Bucks ! - Les utilisatrices d’Hinge se plaignent de ne pas rencontrer leur Zohran sur l’app – Vous faites quoi le mardi 18 novembre ? Nous, on sera à la School of Product (avec le code promo techtrash) — Et si vous êtes à Lyon aujourd’hui, passez-nous voir – La suite… la semaine prochaine !

Nota Bene : si jamais vous recevez ce mail alors que vous vous étiez déjà désincrit·e il y a quelque temps, si vous le recevez en double, si vous avez l’impression de ne plus recevoir Tech Trash, ou encore que votre newsletter favorite arrive désormais dans les spams, n’hésitez pas : écrivez-nous à hello@techtrash.fr. On répond à tout le monde (même si ça peut mettre quelques jours), requêtes, questions, mots d’amour… promis 😘