Tech Trash

La newsletter Tech bête et méchante

image_author_Tech_Trash
Par Tech Trash
4 juil. · 3 mn à lire
Partager cet article :

Splendide !

2Nite – Total Recall en vrai – Dopamine Dressing – Evgeny Morozov et plein d'autres infos crousti pour bien finir la semaine…

TOUT D’ABORD…

Salut tout le monde !

Comme d’habitude, voici notre top 3 des news qui redonnent de l’espoir en ces temps incertains (ou pas) :

1/ 2Nite, c’est la nouvelle riche idée en date de la Silicon Valley pour fluidifier notre quotidien. Le concept ? Une appli qui diffuse en direct le flux vidéo des bars pour que l’on puisse vérifier à distance ce qui s’y passe (et éviter par la même occasion, de se pointer dans un troquet au choix, vide ou blindé). Sauf que… Tout a vite dégénéré, et certains clients n’ont pas vu du meilleur œil qu’une appli les surveille à distance et transmette leurs soirées arrosées à tout l’Internet. Ah bon ?

2/ Et une deuxième riche idée : implanter de faux souvenirs dans la mémoire de criminels pour les réhabiliter… Non, il ne s’agit pas d’un remake de Total Recall mais de Cognify, un projet de centre de réadaptation dont l’idée est, à terme, de remplacer les prisons traditionnelles. À l’origine de cette «. proposition innovante de système carcéral » hautement humaniste : Hashem Al-Ghaili, un biologiste moléculaire yéménite qui n’hésite pas à dézinguer nos « limites éthiques qui font obstacle à sa concrétisation » ! Pour couronner le tout, notre savant fou (également auteur et youtubeur) a décidé de saupoudrer tout ça d’un peu d’IA (forcément), et prévoit un déploiement d’ici 10 ans. « Society won’t be able to stop it », qu’il nous dit. Et quand on sait que c’est loin d’être le seul projet absurde qu’Al-Ghaili nous propose (la transplantation de tête, par ici), on se dit que le futur s’annonce splendide.

3/ Le « zombie Internet », ça vous parle ? Ou, si on formule la question différemment : est-ce que Meta a complètement lâché la rampe ? Vous vous rappelez sans doute du phénomène « Schrimp Jesus » et de l’émoi qu’avaient suscité ces images absurdes. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas d’explication tangible au fait qu’un aussi grand réseau social laisse passer autant de contenus enfreignant ses règles d’utilisation. Qui en font un réseau social mort, « zombie », rempli jusqu’à ras bord de fausses infos. Et, pendant ce temps, Zuck n’a pas vraiment l’air de s’inquiéter de ce que devient son (premier) bébé… Une chose est sûre : le mantra originel du réseau social est définitivement relégué aux oubliettes, et la modération du contenu est devenue le cadet des soucis de l’entreprise, désormais à fond dans la course à l’innovation technologique (avec le métavers en 2021 et désormais l’IA). En gros : ils n’en ont plus rien à f**tre. Bah bravo, Zuck ! 

Et en passant, nous souhaitons un bon « 4th of July 🇺🇸 » à tous les concernés.

LA BULLSHIT-QUOTE DU JOUR

« Une marque peut booster l’humeur de ses publics avec des codes visuels ou des petites attentions, comme avec le dopamine dressing qui permet d’être conseillé sur ses vêtements de couleur pour booster son humeur ».

Le climat social a beau être morose et la consommation en berne, heureusement, « la notion de plaisir dans l’acte de consommation continue d’exister. » Nous voilà rassurés ! Comme nous l’explique Alisson Clot, Head of Strategy chez EssenceMediacom France, il est essentiel de « sauvegarder l’enchantement lié à l'acte de consommation ». Et pour ce faire, c’est pas bien compliqué, il faut rajouter de la couleur et le tour est joué ! Ça s’appelle le « dopamine dressing » (pour les vêtements), ou encore le « dopamine packaging » (parce que les emballages doivent eux aussi être colorés afin d’attirer le chaland), tout ça pour « éveiller le sentiment de joie chez les consommateurs et consommatrices », eh oui !

Pour couronner le tout et « susciter l’émerveillement », il y a même le « dopamine décor » – comme quoi, l’idée est vraiment de mettre des couleurs criardes partout, pardon, de s’appuyer « sur des esthétiques vibrantes et vitaminées ». Attention cependant à ne pas raconter n’importe quoi non plus : comme le dit Alisson, il faut éviter le déni de réalité : « de tout temps, la publicité a véhiculé une image d’utopie et de rêve. Les marques doivent faire attention à ne pas enjoliver la réalité avec des filtres, mais bien veiller à s’intégrer dans la “vraie vie” des “vrais gens”. » Bon, on fait comment ? Une « dopamine détox », peut-être ?


ET AU MOINS UN TRUC INTÉRESSANT…

Un zeste de rebellion

Evgeny Morozov a encore frappé ! L’auteur du culte Pour tout résoudre, cliquez ici, qui a pavé la voie au discours alternatif et techno-critique, est désormais très actif en tant que créateur de podcasts. Il y a quelques mois déjà, il nous livrait The Santiago Boys (qu’on peut écouter par ici en anglais, et également lire en français par ici) qui narrait l’histoire un peu zinzin du projet Cybersyn, une « tentative technologique révolutionnaire » d’inventer un Internet « socialiste » (un « Internet d’avant l’Internet »). Avec son nouveau projet, l’Américain d’origine biélorusse continue sa déconstruction des mythes fondateurs de la Silicon Valley et des origines du numérique moderne. Dans le podcast A Sense of Rebellion, (dont l’idée lui est venue dans une librairie parisienne), il nous propose de découvrir l’histoire fascinante de quelques hippies de Boston à l’origine de « technologies que la Silicon Valley n’oserait pas fabriquer ».

Vous le savez : d’Apple jusqu’à Tesla en passant par Microsoft et IBM, nous avons retenu exclusivement le récit des grands gagnants de la révolution numérique. Au contraire, le projet de Morozov est de renverser la table, en signant des portraits passionnants des perdants, ces « rebelles excentriques et donquichottesques de la technologie qui ont osé défier le statu quo avant d'être écrasés par le système… Opérant à partir d'un laboratoire secret financé par des fonds privés dans le quartier nord de Boston, ils se sont rebellés contre le monde réglementé, monotone et épuisant de l'informatique. » Si vous voulez découvrir à quoi aspiraient ces techno-utopistes des années 60, qui travaillaient (notamment) au développement de ce qu’on appelait alors la « cybernétique », allez faire un tour par ici.


Passez une bonne fin de semaine et n’oubliez pas d’aller voter !

On vous aime.

Allez, bisous.






Allez, bisous !Allez, bisous !

Merci d'avoir perdu 5mn.

Tech Trash revient la semaine prochaine (on l’espère pour vous !).

Allez hop on partage (sur LinkedIn) #ByebyeTwitter #BisousElon


Bonus : Vos données personnelles piratées depuis le wifi de l’avion, c’est possible - Dites bonjour à la communauté étudiante la plus toxique du monde - Et hop, déjà vintage - Bientôt des agences de location de voitures avec personne dedans ? - Microsoft en Chine, plus royaliste que le roi ? - Internet en Amazonie, ça existait bien avant Starlink - En Argentine, des stars OnlyFans coachent la relève - Des pieds nickelés dans la police - Pourquoi votre GPS est en danger - Après Microsoft, le bilan carbone cata de Google - Une certaine idée de l’enfer - La suite la semaine prochaine !


Nota Bene : vous avez peut-être remarqué que nous avons changé de plateforme d’envoi (big up à Kessel Media). Si jamais vous recevez ce mail alors que vous vous étiez déjà désincrit·e il y a quelque temps, si vous le recevez en double, si vous avez l’impression de ne plus recevoir Tech Trash, ou encore que votre newsletter favorite arrive désormais dans les spams, n’hésitez pas un instant : écrivez-nous à hello@techtrash.fr. On répond à tout le monde (même si ça peut mettre quelques jours), requêtes, questions, mots d’amour… promis 😘